In Loving Memory retrace les trente dernières années, de 1977 à aujourd’hui, en posant la question de ce qui fait Histoire. Elvis Presley mourant sur ses toilettes, la vie mystérieuse de Romy Schneider, le silence de Kurt Cobain, la discographie de Radiohead, etc…
Sous la forme d’une fresque désordonnée, comme peut l’être notre mémoire, In Loving Memory interroge les moyens de transmission de ce que nous avons traversé jusque-là, de ce qui nous constitue. A partir de documents ressources et d’objets de la culture populaire : des chansons, des biographies, des émissions de télévision, des images de une, des œuvres d’art, etc… nous travaillons sur la reprise, la copie. Comme un groupe de rock reprendrait des chansons des Beatles, nous allons reprendre des moments de l’Histoire et de nos histoires.
S’approprier une œuvre, un objet, une image ou une chanson populaire, et opérer un retour historique, se déplacer, changer d’angle de perception, interroger ce qui nous reste de ça… Se positionner à la frontière de l’emprunt, du vol, du sampling, de la récupération, et qui peut relever à la fois du détournement, de la citation, de la pure copie ou de l’hommage.
De ce travail de copie, nous voulons construire un récit, hors chronologie, et tenter de trouver une identité à notre génération. Nous sommes constitués de livres lus et de phrases toutes faites, d’émissions vues et de stars déchues. Nous sommes des bibliothèques mal rangées. Nous avons des souvenirs collatéraux. Des sentiments comme des grosseurs, des fragments de nos pères qui auraient heurté nos chairs, des shrapnels organiques. Ce qu’on nous inculqua et qu’on alla chercher. Nous sommes We are the world, Rock’n Roll Suicide et La Chambre d’Isabella. La mort d’Elvis, Romy Schneider et Kurt Cobain. Mon frère, Radiohead et la chute du Mur.